• Nos questions pour la visite de l'exposition "Résister dans les camps nazis".

     

    Combien de temps êtes-vous resté dans le camp ? Comment vous en êtes-vous sorti ?de Audrey
    Que mangiez-vous ? de Nicolas
    Combien y avait-il de repas par jour ? de Laurette
    A quoi ressemblait la vie là-bas ? de Alexandro
    Quels travaux faisiez-vous ? de Flavy
    Est- ce qu’ils vous maltraitaient ? de Lily Rose
    Qu’est-ce qui était le plus difficile à vivre, à faire  dans les camps de concentration ? Enzo
    Comment avez-vous survécu ? Mathieu
    Combien y avait-il de prisonniers morts par jour environ ?
    Que se passait-il s’ils essayaient de s’échapper et que les nazis les voyaient ?
    Qui mourait en premier ? Les enfants ? de Jérémy
    Comment certaines  personnes ont réussi à s’évader ? de Killian
    Dans quel camp étiez-vous ? Où était-il situé ? Zoé
    Y a-t-il des personnes âgées ou des enfants qui ont évité les chambres à gaz ? de Franck
    Y avait-il moyen de s’évader des camps de concentration ? de Vanessa
    Est-ce que les camps étaient bien surveillés ? d’Hector
    Avez-vous vu mourir des personnes de votre famille dans les camps ? de Maxime
    Y a-t-il eu des suicides dans les camps ? de Léo
    Est-ce que les prisonniers des camps écoutaient « radio Londres » ? de Jules
    Combien de personnes arrivaient dans les camps en moyenne par jour ? d’Alexandro


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  •  Une moto de gouttière avec un chat de cross

      Une vache à soupe avec une cuillère de Normandie

      Un œuf de pluie avec un nuage au plat

     Des éclats à dos avec un sac de rire

      Le long couteau de farine avec 100 grammes d’ivoire

      La grande fête du citron vert avec le jus des animaux

     Le tour de sel avec une pincée de la salle.

      Damien

     


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  • HISTOIRE OFFERTE....

    Si vous souhaitez lire d’autres histoires, allez sur ce blog : http://contesarever.wordpress.com/

    Bisous ?

    Avec sa tête en brosse de chiendent et son dos hérissé d’aiguilles, Pixi avait tout d’un pique-épingles. Personne, jamais, ne l’aurait serré dans ses bras, même s’il l’avait demandé de sa voix la plus douce.

    « Qui s’y frotte s’y pique ! » disaient les gens.

    En ville, tout le monde se faisait des câlins. Au coin des rues, de tous côtés, on s’enlaçait, on s’embrassait.

    « Et moi ? Et moi ? » demandait Pixi.

    « Bouh ! Va-t-en ! répondaient les passants. Tu es bien trop piquant ! »

    Au parc et dans les bois, tout le monde se faisait des câlins. Sur les bancs, dans les branches, on se cajolait à tour de bras.

    « Vous pourriez me faire un câlin aussi ? chuchotait Pixi. Juste un tout petit ! »

    Mais la réponse était toujours la même :
    « Sûrement pas ! Tu es bien trop piquant ! »

    Au foot, tout le monde se faisait des câlins. À chaque bout, fous de joie, les joueurs s’étreignaient.

    « Moi aussi ! Moi aussi ! » risquait Pixi, les bras tendus. Mais les autres se moquaient de lui.

    « Pas question, crève-ballon ! »

    « S’il vous plaît, je vous en prie ! » insistait Pixi. Personne pourtant ne s’y frottait.

    À la gare aussi, tout le monde se faisait des câlins. Le long des quais, les embrassades allaient bon train.

    « Vous n’auriez pas, par hasard, quelques caresses en trop ? » questionnait Pixi.

    « Avec tous ces cure-dents ? Que non ! » répliquaient les voyageurs.

    À l’hôpital, comme ailleurs, tout le monde se faisait des câlins. À gauche, à droite, on se choyait, on se bichonnait.

    « Moi aussi, je voudrais bien… » demandait doucement Pixi.

    « Comment ? s’offusquaient les patients. Vilain microbe plein de piquants, va-t-en ! »

    Que faire ? Pixi n’en pouvait plus. Désespéré, le pauvre agrippa la première jambe venue.

    « Je vous en supplie, faites-moi un petit câlin ! »

    Mais de très haut, une voix répondit :
    « Lâche-moi les baskets, pique-assiette ! »

    Triste à mourir, Pixi se laissa choir sur le trottoir. Personne, jamais, ne lui ferait donc un câlin !

    C’est alors que soudain, il entendit quelque chose d’incroyable :

    « Personne ne veut me faire un bisou ? Un bisou… rien qu’un bisou… c’est tout… »

    Qui parlait ainsi ???
    C’était Croquenbouche qui mendiait un baiser.

    « Pas question, tu es bien trop affreux ! » protestaient les passants.

    Et tout le monde envoyait paître le pauvre crocodile.

    « Moi ! Moi ! s’exclama Pixi. Approche-toi ! Je vais te faire un bisou, moi ! »

    Le crocodile n’en crut pas ses oreilles.

    « Oh, viens que je te serre dans mes bras ! » s´écria Croquenbouche, tout heureux.

    Soulevant Pixi de terre, il lui fit alors le plus gros, le plus beau des câlins qu’on puisse imaginer.

    « Merci ! murmura Pixi, débordant de joie. Qui s’y frotte s’y croque… »

    Et tout doux, tout doux, il lui donna un énorme bisou.

    John A. Rowe Bisous ? Paris, Minedition, 2007


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  • Nous chanterons mardi "Belle-île-en mer" de Laurent Voulzy.
    Vous pouvez écouter un extrait de cette chanson ici :


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  •  La souscription cantonale a rapporté 3255,88 € aux écoles du canton. Cette somme permettra le financement de matériel éducatif ou/et de sorties entre les écoles. Nous vous remercions pour votre participation et félicitons les gagnants. Les lots seront à récupérer auprès des écoles.

     1er prix, télévision : BORJON GUILLERMINET Céline, Pont de Vaux

     2ème prix, lecteur Blu Ray : VILCHEZ Emile, Boz

     3ème prix, bon UCAP 80 Euros : DREVET Mireille, Boz

     4èmeprix, sodastream : FORAY Marc Antoine, Sermoyer

     5ème prix, panier garni : OHL Pascale, Reyssouze

     6ème prix, lot 6 mini cocottes : BOUE Virginie, Boissey

     7ème prix, repas aux Platanes : AVOGRADO Mya, St Etienne sur Reyssouze

     8ème prix, Bon d’achat 30 Euros Bugaud: RENOUD CAMUS Elisabeth, Reyssouze

     9ème prix, Bon d’achat 30 Euros Atol : CORMORECHE Yolande, St Etienne s/R

     10ème prix, Bon d’achat 30 Euros Entre femmes : ROSSIGNOL Mona, Sermoyer

     11ème prix, Bon d’achat 30 Euros Espace coiffeur : PLUVY Christopher, Chavannes

     12ème prix, Bon d’achat Bucillat : RIBEIRO Lucie, Sermoyer

     13ème prix, Menu grenouille : BEREZIAT Enzo, Sermoyer

     14ème prix, Lot serviette : TILLOI Antoine, Ozan

     15ème prix, Lot serviette : LOUVENAZ Serge, St Etienne

     16ème prix, Lot 3 mugs : MAIA Axelle, Sermoyer

     17ème prix, Album photo : FERREIRA Pedro, Chavannes

     18ème prix, Bon 15 euros Modesty : POLI Antoine, Pont de Vaux

     19ème prix, Bon 15 euros Grain de beauté : COTE Sylvie, Chavannes

     20ème prix, Horloge : MOUREY Maxime, Sermoyer

     21ème  prix, Une rosette, GRANGIER J-F, Ozan

     22ème prix, Gerbe séchée : FORAY Angelina, Sermoyer

     23ème prix, Repas aux Saisons : BRAYARD Béatrice, Chevroux

     24ème prix, Pizza à la Promenade : ROBEYOT David, Ozan

     25ème prix, Lot ANNICK/ GRAPPIN : BERNARD Axelle, Sermoyer

     26ème prix, Lot Sim’ and Co: GIROD Alexandre, Pont de Vaux

     27ème  prix, Flo Coiffure: VAYER Christelle, Chevroux

     28ème prix, Lot Bulland : MASOYER Patricia, Pont de Vaux

     29ème prix, Lot Grenette : CHARBOUILLOT André, Pont de vaux

     30ème prix, Lot Wolf : GREZAUD Bernard, Ozan

     31ème  prix, Lot Morin: GUY Jérôme, Reyssouze

     32ème prix, Lot Cadobus : PAUGET Julie, Boissey

     33ème prix, Lot Carol’ coiffure : DUCROT Léandre, Sermoyer

     34ème prix, Lot Poli : PAIN Juan, Pont de Vaux

     35ème prix, Lot Frizztil, PAQUELET Sandra, Ozan

     36ème prix, Office de tourisme, BURGAUD Louise, Ozan

     37ème prix, Office du tourisme, CHEVALIER M-C, Chevroux

     38ème prix, Office du tourisme : DUCROT Léandre, Sermoyer

     39ème prix, ATAC : BERNARD Axelle, Sermoyer

     40ème prix, ATAC : GUY Gilles, Reyssouze


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  •  

    La liberté c’est être libre de s’exprimer, la  liberté ce n’est pas être libre de faire ce que l’on veut, mais ce que l’on peut.
    Tu es libre de dessiner, jouer, écrire… Tu es libre de t’exprimer sans te faire couper la parole .Tu es libre d’avoir tes goûts.

     

     

    Ludivine

     


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  •  
     

    Un jour, on a eu un contrôle de maths. Je n’ai pas voulu le faire. Alors j’ai décidé d’aller au cinéma et au restaurant Italiano. Au cinéma, j’ai vu Alvin et les Chipmunks 2 et 3. Quand je suis revenue en classe, la maîtresse a été é-ton-née. Elle a dit :

     - Qu’est-ce que tu faisais et où tu étais ?

     - Je suis allée au restaurant italien et au cinéma.

     - Et ton contrôle ?

     - Quel contrôle ?

     - Mais enfin le contrôle de maths !

     - Aaaaaaaaaah ! Le contrôle de maths ! Je ne l’ai pas fait.

     - Et pourquoi ?

     - Parce que je n’avais pas envie.

     Je suis rentrée plus tôt que d’habitude.

     - Mais qu’est-ce que tu fais ici à 3 heures de l’après-midi ?

     - J’ai été renvoyée !

     - Renvoyée ? Renvoyée ?

     - Oui, renvoyée !

     - Et pourquoi ?

     - Parce que je n’ai pas fait le contrôle de maths…

     - Et pourquoi ?

     - Parce que je suis allée au cinéma et au resto italien.

     Elle m’a fait écrire 150 lignes. J’ai compris que je ne devais JAMAIS refaire ça.

     


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  • HISTOIRE OFFERTE....

    Si vous souhaitez lire d’autres histoires, allez sur ce blog : http://contesarever.wordpress.com/

    Le moulin qui moulait au fond de la mer

    Il était une fois, il y a de cela très très longtemps, deux frères. L’un était riche et l’autre pauvre. Or, un soir de Noël, le pauvre se trouva si démuni, sans rien à manger ni à boire, qu’il alla supplier son frère de lui donner quelque chose pour passer les fêtes. Ce n’était pas la première fois que le riche se voyait sollicité de la sorte et comme il était homme à écorcher un pou pour en avoir la peau et qu’en outre il ne portait guère le malheureux dans son cœur, il finit par lui dire :

    — Si tu me promets de faire ce que je vais te demander, je te donnerais un jambon tout entier.

    Bien entendu, le pauvre promit sans se faire prier et il lui adressa même une foule de remerciements. Mais le frère poursuivit :

    — Voilà ton jambon. Et en le lui jetant, il ajouta : Et maintenant, va en enfer !

    — Comme tu veux, dit l’autre. Je t’ai fait une promesse et je n’ai qu’une parole.

    Sur quoi, il prit le jambon et s’en alla.

    Il marcha, marcha pendant des heures et lorsque le jour commença à décliner, il arriva dans un endroit tout baigné de lumière. Il se dit : « C’est sûrement ici ». En apercevant un homme à la longue barbe blanche qui coupait du bois devant un bûcher, il dit :

    — Bonsoir !

    — Bonsoir, dit le bonhomme, où vas-tu comme ça, si tard ?

    — Eh bien, si je ne me suis pas trompé de chemin, je vais jusqu’en enfer, répondit l’autre.

    — Ah, mais tu ne t’es pas trompé, poursuivit l’homme, c’est bien ici. Mais je te préviens que si tu entres, tout le monde voudra t’acheter ton jambon. En enfer, on ne mange pas de porc très souvent, tu sais. En tout cas, si tu acceptes de le vendre, exige qu’on te donne en échange ce moulin à bras, là, derrière la porte. Quand tu sortiras, je te montrerai comment le faire marcher. Tu verras, il te sera utile à bien des choses.

    L’homme au jambon le remercia de ses conseils et alla frapper chez le Diable.

    Une fois entré, les choses se passèrent comme l’avait dit le vieil homme : les diables, petits et grands, se mirent à grouiller tout autour de lui comme autant de fourmis et d’asticots, et, l’un après l’autre, ils se mirent à faire de la surenchère pour avoir le jambon.

    — Vous savez, dit l’homme, ma femme et moi pensions le manger pour Noël, mais comme je vois qu’il vous fait vraiment envie, je peux vous le laisser sans problème. En échange, je vous demanderai simplement de me donner le moulin à bras, là-bas, derrière la porte.

    Le Diable, bien sûr, ne voulait pas s’en séparer et il se mit à discuter, à demander un meilleur prix, mais rien n’y fit : le visiteur se montra si intraitable qu’il finit par accepter le marché.

    Dès qu’il fut dehors, l’homme demanda alors au vieux bûcheron de lui apprendre à se servir du moulin, et quand la leçon fut terminée, il le remercia et se dépêcha de rentrer chez lui. Quand il arriva, les douze coups de minuit avaient déjà sonné.

    — Mais où diable étais-tu passé ? lui dit sa femme. Ça fait des heures que je suis assise, là, à t’attendre et à me ronger les sangs. Sans compter que je n’ai plus que deux bouts de bois à mettre en croix sous la marmite !

    — Oh, répondit le mari, je n’ai pas pu venir plus tôt, j’ai eu à faire. Et puis c’était loin, j’ai dû marcher beaucoup. Mais regarde ça plutôt, ajouta-t-il en posant le moulin sur la table et en lui ordonnant de mouler des bougies, une nappe, de la bonne chère, de la bière et toutes ces choses qu’on trouve ordinairement sur les tables de Noël.

    Voyant que le moulin se mettait aussitôt à faire ce qu’on venait de lui demander, la femme fit plusieurs fois le signe de la croix puis elle interrogea son mari : où avait-il trouvé cet objet ? Mais il ne voulut pas répondre.

    — Peu importe où je l’ai trouvé, dit-il. Ce qui compte, c’est qu’il marche. Et puis, regarde, le froid ne lui fait pas peur, il ne gèle pas, lui !

    Sur quoi il moulut à boire et à manger pour toute la durée des fêtes, et le troisième jour il invita ses amis pour les faire profiter de l’aubaine.

    Quand son frère vit comment les tables du banquet étaient garnies, un terrible frisson de colère lui traversa l’esprit et, très vite, il se sentit étouffé par la jalousie. Il se dit : « C’est à ne pas croire, il est venu me supplier le soir de Noël parce qu’il crevait de faim et le voilà qui se met à dresser des banquets dignes d’un roi ! »

    — Où diable as-tu trouvé toutes ces richesses ? lui demanda-t-il.

    — Derrière la porte, répondit l’heureux propriétaire du moulin qui n’avait pas la moindre intention de lui rendre des comptes.

    Il fallut attendre que la soirée se passe et que la boisson ait émoussé sa vigilance pour qu’il se décide enfin à lui montrer l’objet.

    — Tu vois, dit-il à son frère, c’est à lui que je dois toute ma fortune !

    Et pour être sûr d’être bien compris, il fit moudre divers objets à son moulin.

    En voyant le prodige, le frère se sentit dévoré par l’envie. Il aurait tué père et mère pour posséder l’objet. Et, à force de sollicitations, il finit par obtenir ce qu’il voulait : en échange d’une somme de trois cents écus et à la condition d’attendre jusqu’à la fenaison, il eut l’assurance de pouvoir se servir du moulin à son tour.

    « Après tout, se dit le propriétaire, je l’aurai gardé suffisamment longtemps d’ici là, et j’aurai moulu de quoi tenir pendant des années ».

    Et c’est ainsi que durant plusieurs semaines, le moulin n’eut pas le temps de rouiller tant il eut de choses à moudre. Et puis le moment de faucher les foins arriva, alors l’échange eut lieu, comme prévu – ou presque, car, bien entendu, le prêteur se garda bien de révéler l’art et la manière de moudre à l’emprunteur.

    C’était le soir quand celui-ci rentra chez lui avec l’objet tant convoité. Le matin suivant, voulant l’essayer, il envoya sa femme faner le foin en lui disant qu’il s’occuperait lui-même de préparer la soupe. Puis, le moment venu, il posa son acquisition sur la table de la cuisine et dit :

    — Je veux du hareng et de la soupe au lait, et que ça saute !

    Le moulin, aussitôt, se mit en marche, mais il fit tant et si bien que les plats se mirent bientôt à déborder et que le sol de la cuisine finit par être inondé de harengs et de soupe. L’homme s’empara de l’engin, le tourna et le retourna en cherchant le moyen de le stopper, mais il eut beau faire, le moulin continua inexorablement à moudre. Très vite, le niveau atteint par la soupe fut tel que le malheureux comprit qu’il allait se noyer. Alors, luttant contre le flot continu qui emplissait la pièce, il se précipita vers la porte, parvint difficilement à saisir le loquet et réussit à se libérer. Bien sûr, une fois dehors, il prit ses jambes à son cou, et derrière lui le torrent de soupe et de harengs déferla sur les jardins et le long des maisons dans un rugissement de cataracte.

    Au même moment, songeant qu’il mettait bien du temps à tout préparer, sa femme finit par dire aux autres faneurs :

    — Il n’appelle pas, mais je crois qu’on peut quand même y aller. Ce n’est pas un grand cuisinier, il a sûrement besoin d’un coup de main.

    Et ils se mirent en route. Mais alors qu’ils avaient grimpé une partie de la colline, ils virent un flot rapide fait de hareng, de soupe au lait et de pain descendre vers eux, puis les entourer. Le mari, qui courait toujours devant, leur cria :

    — J’espère que vous avez un gros appétit ! Mais faites attention de ne pas vous noyer !

    Sur quoi, passant dans un éclair comme s’il avait eu le diable à ses trousses, il fila droit chez son frère pour le supplier de reprendre immédiatement le moulin.

    — S’il continue comme ça encore une heure, c’est tout le village qui va être englouti, s’écria-t-il.

    Mais l’autre ne voulut rien savoir à moins qu’on ne consente à lui verser de nouveau trois cents écus, et, par la force des choses, il finit par les obtenir. Fort de tout cet argent et de son moulin, il ne fallut pas longtemps au pauvre pour se payer une ferme beaucoup plus belle que celle de son frère. Il fit moudre de telles quantités d’or qu’il la fit même recouvrir de feuille d’or dont l’éclat fut visible jusqu’à la mer qui se trouvait toute proche et bien au-delà du fjord. Tous ceux qui naviguaient dans les parages se mirent alors à faire détour pour aller saluer le riche propriétaire de cette demeure dorée et pour voir le moulin étrange dont on avait tant parlé qu’il ne se trouvait plus personne au monde pour ignorer son existence.

    Et c’est ainsi qu’un jour, un capitaine qui avait voulu voir l’objet de ses propres yeux demanda s’il pouvait moudre du sel. Bien sûr que oui, répondit son possesseur. Alors, songeant qu’il tenait là le moyen d’en finir avec les longues traversées pour aller chercher puis rapporter la précieuse marchandise, il fit tout son possible pour persuader son hôte de lui laisser le moulin. Au début, l’homme ne voulut rien savoir, mais le marin insista tant qu’il finit par accepter et le marché fut conclu pour une somme de plusieurs milliers d’écus.

    Une fois le moulin jeté sur son dos, le capitaine se dépêcha de prendre le large de peur que le vendeur ne change d’avis. Il se sauva si précipitamment qu’il ne prit même pas le temps de demander le mode d’emploi de son acquisition. Il sauta dans son bateau et lorsqu’il jugea qu’il était assez loin de la côte, alors seulement il sortit le moulin de son sac.

    — Je veux du sel, lui dit-il, et que ça saute !

    Et aussitôt, le moulin se mit à moudre et le sel se mit à jaillir. Quand le bateau fut plein, le marin voulut tout arrêter, mais il eut beau faire, tourner et retourner l’objet, rien n’y fit : le sel continua de se répandre. Il monta, monta, monta si haut qu’à la fin le navire coula purement et simplement. Aujourd’hui, le moulin est toujours au fond de la mer et il continue de moudre, imperturbablement, et c’est pour cela que l’eau des océans est salée.

     

    P. C. Asbjornsen ; J. Moe
    Contes de Norvège. Tome II
    Paris, L’Esprit Ouvert, 2001

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