Chants et poésies

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Nos poésies

Chanson de la faute d’orthographe

Je suis la faute d’orthographe.
On me poursuit mais je reviens ;
J’ai deux f pour la girafe
Et je mets de l’a dans le vin ;

Je confonds la pâte et la patte,
Je mêle les sauts et les sots,
J’oublie un t quand je me gratte
Et je mets trois s à cerceau.
[...]
Les consonnes et les voyelles
Grâce à moi s’en vont voltiger
Au pays des g et des geais,
Au pays des l, des ailes,

Au pays du je ne sais quoi
Où nous attendent des surprises,
Une reine portant des bois,
Un renne aux couronnes exquises,
[...]
Un pays sans conditionnel,
Sans subjonctif, où toute chose
Met son pluriel avec des roses,
Son singulier avec du ciel.

Pierre Gamarra

La maison

La petite maison
N’avait qu’une fenêtre
Qu’une table
Qu’un lit
Et pas même de porte
Mais la paix du poète
Y faisait le ménage
Mais le feu parlait clair
La fumée montait droite
Le malheur se perdait
Sur la blancheur des murs
Et le livre éternel épelait vérité
Sur le cadran de la pendule.

Pierre Boujut

C'était un bon copain

Il avait le cœur sur la main
Et la cervelle dans la lune
C'était un bon copain
Il avait l'estomac dans les talons
Et les yeux dans nos yeux.
C'était un triste copain
Il avait la tête à l'envers
Et le feu là où vous pensez
Mais non quoi il avait le feu au derrière
C'était un drôle de copain
Quand il prenait les jambes à son cou
Il mettait son nez partout
C était un charmant copain
Il avait une dent contre Etienne
A la tienne Etienne à la tienne mon vieux
C'était un amour de copain
Il n'avait pas sa langue dans la poche
Ni la main dans la poche du voisin
Il ne pleurait jamais dans mon gilet
C'était un copain
C'était un bon copain.

Robert Desnos

???

Le Chien et le loup

Un loup n'avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire loup l'eût fait volontiers;
Mais il fallait livrer bataille,
Et la mâtin était de taille
A se défendre hardiment.
Le loup donc, l'aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu'il admire.
"Il ne tiendra qu'à vous, beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui répartit le chien.
Quittez les bois, vous ferez bien:
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, hères, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi? rien d'assuré; point de franche lippée;
Tout à la pointe de l'épée.
Suivez moi, vous aurez un bien meilleur destin."
Le loup reprit: "Que me faudra-t-il faire?
-Presque rien, dit le chien: donner la chasse aux gens
Portants bâtons et mendiants;
Flatter ceux du logis, à son maître complaire:
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons:
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse."
Le loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse
Chemin faisant, il vit le cou du chien pelé.
"Qu'est-ce là? lui dit-il. - Rien. - Quoi? rien? -Peu de chose.
-Mais encor? - Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
- Attaché? dit le loup: vous ne courez donc pas
Où vous voulez? - Pas toujours; mais qu'importe? -
Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor."
Cela dit, maître loup s'enfuit, et court encor.

Jean de La Fontaine


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Chants


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Nos créations

Quand la vie…
Poème écrit à la manière de Jacques PREVERT

Quand la vie est un épi
Chaque jour est un grain

Quand la vie est une fleur
Chaque jour est un pétale

Quand la vie est un amour
Chaque jour est un baiser

Quand la vie est du feu
Chaque jour est une flamme

Quand la vie est une femme
Chaque jour est un enfant

Quand la vie est un enfant
Chaque jour est une bêtise

Quand la vie est un oiseau
Chaque jour est une plume

Quand la vie est à l’équateur
Chaque jour est chaleur

Quand la vie est un stylo
Chaque jour est un mot

Quand la vie est une trousse
Chaque jour est un crayon

Quand la vie est une cage
Chaque jour est un oiseau

Quand la vie est un arbre
Chaque jour est un fruit

Quand la vie est une prison
Chaque jour est un barreau

Chanson dans l'eau
Janvier 2000

Léonard’eau fait du jus d’eau
Pour les poules d’eaux et les crap’eaux.
Léonard ‘eau les pieds dans l’eau
Avec son rat d’eau à Pont d’V’eaux.

Refrain : à l’eau, à l’eau, Casimod’eau, c’est Léonard’eau  … Je viens de tomber à l’eau.

Casimod’eau a mal au d’eau
Dans son lavab’eau à Bord’eau.
Casimod’eau dans son land’eau,
Sous un mant’eau en peau de cham’eau.

Refrain : à l’eau, à l’eau, Alexandr’eau, c’est Léonard’eau et Casimod’eau Nous sommes tombés à l’eau.

Alexandr’eau mange des prun’eaux
A Mexic’eau dans son aut’eau.
Alexandr’eau voit figar’eau.
Qui fait le b’eau au bord de l’eau.

Refrain : à l’eau, à l’eau, Margu’eau, c’est Léonard’eau et Casimod’eau et Alexandr’eau Nous sommes tombés à l’eau.

Margu’eau boit du ch’eaucolat ch’eau
Et joue du y’eau y’eau à Ri’eau.
Margu’eau danse eau tr’eau cader’eau
Tous les disc’eaux et les tangu’eaux.

Refrain : à l’eau, à l’eau, p’tit Toni’eau, c’est Léonard’eau et Casimod’eau et Alexandr’eau et Margu’eau Nous sommes tombés à l’eau.

Petit Toni’eau est un rob’eau
Qui va eau boul’eau à Gorrev’eau.
Petit Toni’eau sur son vél’eau
Va eau l’eau t’eau à Monak’eau.

Refrain : tcha’eau, tcha’eau, mes k’eauk’eau C’était rigol’eau, le water p’eau l’eau.


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